31/10/2018
Les « makers » de demain
La Coding School est une structure qui a décidé de faire de nous des makers, des acteurs de notre quotidien, en utilisant les technologies à notre disposition. Si elle s’adresse aux enseignants, aux chercheurs d’emploi, aux salariés, etc., l’école s’adresse aussi aux enfants, à partir de 7 ans.
Le mois dernier, j’ai eu l’occasion de parler avec Sylvain Zyssman, de la Coding School, mais surtout avec Kylian, 14 ans, participant aux activités de la Coding School, et avec sa petite sœur, Aélita, 10 ans. Kylian et Aélita sont des makers ; selon les propres mots de Kylian, ils “fabriquent des choses pour leur quotidien”.
Ce qui est ressorti de cette conversation raisonne avec nos métiers numériques (et peut-être encore plus pour ceux qui sont parents). En effet, les enfants sont les innovateurs de demain. Sans même parler d’innovation, les métiers qu’ils exerceront n’existent probablement pas encore (1){#RetourNote1} mais on peut d’ores-et-déjà les y préparer.
Le parti-pris de ce type d’école, c’est de faire connaître aux enfants les technologies et leur montrer qu’ils peuvent les comprendre et s’en servir. À coup de visual programming, d’imprimante 3D, de servomoteur, ce sont des chaussures qui s’allument, des gamelles de chat qui préviennent quand elles sont vides ou des catapultes à compte-à-rebour par LED. Peu importe la finalité, on ouvre ainsi des portes dans l’esprit des enfants qui, plus tard, imagineront des usages – auxquels nous n’aurions jamais pensé – sans même se creuser la tête.
Et les enfants ne pensent pas qu’à jouer ! Lors de Coding Camp, ils ont imaginé un sac-à-dos équipé d’un accéléromètre et d’un feu stop qui s’allume automatiquement quand l’enfant freine à vélo. Ailleurs, on a vu des enfants concevoir une veste qu’ils destinent aux malvoyants et qui vibre quand on s’approche d’un mur.
Lors de notre conversation, Kylian me sort de sa boîte à outil un traqueur solaire et m’explique que, grâce à trois photorésistances qui vérifient qu’elles ont la même luminosité et entraînent un déplacement si ce n’est pas le cas, on peut optimiser la meilleure exposition possible au soleil.
Si toutes les inventions des enfants ne nous seront pas utiles (mais qui oserait dire qu’un tweet envoyé à chaque fois que le chat va dans sa litière n’est pas nécessaire à l’Humanité ?), leur ouvrir les portes des nouvelles technologies, de l’innovation et du pouvoir de faire soi-même est déjà énorme.
En apprenant des nouveaux outils, des nouvelles compétences, les enfants prennent confiance en eux, parfois en réalisant des choses que leurs parents ne savent pas faire, parfois en acquérant un savoir-faire qui leur sera utile par ailleurs mais qu’on avait pas pensé à leur apprendre (comme Aélita qui fait maintenant de la soudure).
On l’a vu, les enfants mettent ça à leur service (comme des chaussons qui s’allument la nuit) mais aussi au service des autres (des gants qui retranscrivent la langue des signes). La manipulation des nouvelles technologies devient aussi évidente pour eux que l’utilisation de réseaux sociaux l’a été pour la génération les précédant. De là, inventer les usages qui vont avec viendra naturellement et, comme ils auront les savoir-faire pour, ils pourront concevoir et produire ; être des makers.
Le projet en cours de Kylian : un bras articulé composé d’un arduino, de cinq moteurs et d’une led, programmé pour être contrôlé depuis le mobile par bluetooth.
Aller plus loin :
Autour de la culture maker :
Culture maker” sur Wikipédia
On trouve plein de produits cherchant à initier les enfants à la culture maker : SAM, MakerBloks, Quirkbot, PrintBot, Marbotic, etc.
(1) 60% des métiers qui seront exploités en 2030 n’existent pas encore – Retour