28/10/2021 Innovation
Green IT : comment accélérer la transformation durable de votre entreprise ?
Notre retour d'expérience sur la mise en œuvre d'un système de management environnemental (basé sur la norme ISO14001) et l'intégration des aspects environnementaux dans nos processus d'entreprise.
La transformation numérique, tout en étant moteur de l’innovation et de la croissance économique mondiale, suscite aujourd’hui de nombreuses préoccupations face à la crise environnementale que nous traversons.
Selon une étude de GreenIT, en 2020, l’empreinte numérique française représentait 3,2% des émissions de gaz à effet de serre du pays et 6,2% de sa consommation d’énergie primaire. Et si nous ne changeons rien ou trop peu, le numérique devrait compter pour 5,6% des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité en 2025 (contre 2,2% en 2010).
Toutefois, si la digitalisation mondiale semble conduire à des modèles de croissance qui risquent de compromettre la préservation de nos écosystèmes, il ne tient qu’à nous de l’accompagner dans nos défis écologiques.
Le mouvement est bien enclenché, tant nos responsables politiques que les entreprises individuelles prennent conscience des opportunités et des enjeux de la digitalisation pour la protection de l’environnement. La France a notamment gagné 4 places dans le classement de l’OCDE en seulement 4 ans, et serait à présent le 3ème pays le plus engagé en matière de RSE après la Suède et la Finlande.
Pour participer à cette dynamique locale, nationale et européenne, chaque entreprise a son rôle à prendre, sa part à construire. Chez ekino, en tant qu’accélérateur de la transformation numérique, nous nous estimons en devoir de progresser dans ce sens, et c’est là l’une des priorités de notre engagement RSE.
En 2020, il nous a semblé plus que jamais nécessaire de nous concentrer sur notre impact environnemental. Dans le même temps, une dynamique de groupe avait été lancée par HAVAS à laquelle nous avons souhaité participer afin de renforcer l’impact collectif, et cette même année, ekino a été certifié ISO14001.
En quoi consiste la certification ISO14001?
Dans tout secteur, les entreprises, quelle que soit leur taille, ont besoin d’outils pour gérer leur impact environnemental.
C’est ainsi que la norme ISO14001 œuvre pour la durabilité. En assurant la maîtrise des impacts environnementaux de l’entreprise, elle s’inscrit dans un processus d’amélioration durable et continue ; c’est ce que l’on appelle un système de management environnemental (SME).
Qu’est-ce qu’un système de management environnemental (SME) global ?
Un SME est un ensemble de procédures, allant de la gestion des déchets de l’entreprise à la mise en œuvre de projets, en passant par exemple par la sensibilisation des équipes aux bonnes pratiques et aux actions éco-responsables. En veillant à ce que l’entreprise se conforme aux mesures et critères d’amélioration, la certification devrait permettre aux entreprises de suivre et réduire leur empreinte environnementale tout en maintenant leur efficacité opérationnelle.
Certification ISO 14001 : notre retour d’expérience.
La mise en place d’un système de management environnemental repose sur deux composantes :
La réglementation : S’assurer que nous appliquons correctement toute législation liée à l’impact environnemental et applicable à notre secteur d’activité.
Nos propres initiatives : Au-delà de la réglementation, il s’agit de s’interroger sur son activité, sa façon de faire et d’interagir avec ses parties prenantes afin d’identifier de nouveaux vecteurs à fort impact écologique.
La certification ISO14001, en imposant un cadre, des échanges et une certaine exigence, nous a permis d’accélérer la dynamique lancée au sein des équipes et de mobiliser celles-ci autour d’un objectif commun mesurable et auditable. Cette démarche nous a permis d’aligner les différents acteurs internes, mais aussi de communiquer nos engagements auprès de nos clients et partenaires.
Engagement au sein du groupe :
Obligations de conformité et engagement avec les parties prenantes
Amélioration de la gestion d’énergie et de déchet et maîtrise des consommations de ressources
Réduction de l’empreinte carbone de nos collaborateurs.
Pour nos clients et partenaires :
Réduction des émissions de gaz à effet de serre de nos projets
Promotion des éco-campagnes, des éco-projets et sensibilisation des collaborateurs
Campagnes pro bono pour aider à sensibiliser l’opinion publique et accélérer la transition écologique.
Les 4 étapes de mise en œuvre de notre SME :
Analyse et conformité aux réglementations ISO14001
Dans un premier temps, un rapport de conformité à la réglementation a été élaboré afin de constituer une base de données réglementaire et identifier les points à améliorer.
Mené par 5 employés d’ekino et un consultant externe spécialisé dans le conseil environnemental, ce projet continu d’analyse et de rapport est toujours en vigueur depuis 2020. De nouvelles réglementations sont étudiées tous les mois afin d’identifier de futurs axes d’amélioration.
Plan d’action écoresponsable
Après avoir identifié les critères d’amélioration, un plan d’action a été rédigé, incluant les différents domaines environnementaux (énergie, GES, gestion des déchets, etc.) et les différentes parties prenantes (internes et externes). Le plan contient une liste de 32 actions, chacune accompagnée d’un indicateur, d’un délai, de l’objectif et du périmètre concerné, ainsi que des ressources nécessaires pour les réaliser. Alors que le plan s’étend jusqu’en 2024, nous continuons à l’alimenter et à répondre de manière itérative aux objectifs fixés.
Sensibiliser les employés aux éco-gestes
Lorsqu’une telle initiative est lancée, le succès de sa mise en œuvre repose en grande partie sur la sensibilisation, où l’on s’assure que tous les employés de l’entreprise s’engagent à mettre en pratique les actions collectives mises en place. Au-delà des éco-gestes, il s’agissait alors d’insuffler un état d’esprit partagé par l’ensemble de l’entreprise.
Nos éco campagnes & éco projets
Le cadre de notre SME couvre à la fois l’impact environnemental de nos locaux, mais aussi celui de nos projets, notamment auprès de nos clients et dans l’impact des produits et services que nous réalisons.
Il était essentiel pour nous de travailler sur le second aspect. Nous avons donc mis en place des équipes de travail pour uniformiser les bonnes pratiques au sein de nos différents métiers. Pour le pôle design, par exemple, une liste de pratiques a été établie comprenant des actions telles que : privilégier un design simple, épuré, ou encore, privilégier une approche mobile first, ou à défaut, RESS.
Pour les postes techniques, il s’agissait d’actions écoresponsables telles que : générer un cache pour limiter le trafic réseau, limiter l’utilisation de plugins et créer une architecture applicative modulaire, ou privilégier les pages statiques quand c’est possible.
Résultat : une liste de 18 pratiques a été établie en fonction de chaque métier (Design, Data, Front, Back, etc.), et un référent a également été désigné pour chaque métier afin de s’assurer que son équipe soit en phase avec les pratiques.
Au-delà du socle réglementaire
Il n’y a pas de secret, la réglementation est le levier le plus efficace pour accélérer la transformation des entreprises en matière de RSE. Lorsqu’une dynamique est régulée, elle est amplifiée et son impact multiplié.
Mais si la dynamique d’engagement n’était pas descendante ? Et si elle ne dépendait pas uniquement de la réglementation ?
Au cours de notre démarche, nous avons constaté que de nombreuses optimisations techniques correspondaient également à des optimisations écologiques, et de facto, étaient déjà pratiquées par nos équipes. Cela a déclenché une réflexion collective, notamment parce que nous estimions avoir l’expertise technique nécessaire pour améliorer les performances écologiques de nos projets.
Qu’il s’agisse d’alléger un site, de limiter le nombre de requêtes http, de choisir un format de données adapté, etc. ; ces pratiques correspondent également à des éco-optimisations, et étaient déjà en vigueur au sein de nos équipes afin de permettre une meilleure qualité technique.
Quels autres types d’actions techniques pouvons-nous mettre en place pour améliorer notre impact ? Comment mesurer l’impact écologique et social de nos projets ? Et jusqu’où pouvons-nous aller dans une logique d’éco-optimisation sans réduire la qualité de nos produits et services ?
Le niveau d’implication en matière sociale et environnementale ne peut se baser uniquement sur ce qui est imposé. D’autant plus que les secteurs des nouvelles technologies ne figurent pas dans la liste des secteurs les plus réglementés. Il est donc essentiel d’aller au-delà pour répondre collectivement aux objectifs de développement durable des Nations Unies.
La certification ISO14001 : le point de départ vers un engagement durable?
Obtenir la certification ISO 14001 était un impératif compte tenu de notre ambition et maturité dans ce domaine, mais aussi pour encourager nos partenaires, clients et l’écosystème numérique à faire de même. Si la certification nous a fourni une forme d’orientation, elle a surtout agi comme une première impulsion, générant par la suite une réflexion profonde et globale.
Cela nous a permis d’amorcer une dynamique parallèle à celle de la réglementation : la responsabilité dans l’exercice de nos métiers.
Les solutions que nous avons décidé d’apporter sont à la fois itératives et collaboratives, et elles ne cesseront d’évoluer dans le temps ; l’objectif étant de faire évoluer notre SME en permanence et d’étendre notre ambition à l’ensemble de notre activité et de nos clients.
Bien sûr, le chemin est encore long, là où l’unification de l’activité humaine, de l’environnement et du numérique constitue probablement l’un des plus grands défis actuels. Il ne s’agit pas d’adopter un point de vue idéaliste, mais d’exploiter toutes opportunités pour faire de la transformation numérique un auxiliaire de la révolution écologique, et non un obstacle.
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